...Je suis en colère !
Peut-être avez-vous
constaté, vous aussi, une tendance prononcée à la bande-annonce d’un
quart d’heure (attention légère exagération). Je ne parle pas là
du créneau dédié aux bandes-annonces dans leur ensemble mais bien
de la durée de la bande-annonce elle-même qui est progressivement
passée ces dernières années de quelques secondes à quelques
MINUTES.
Que les films
passent d’une heure et demi à trois heures, je n'y vois pas
d'objection (sauf s'il s’agit de 3 heures de souffrance). Mais un tel allongement pour les bandes-annonces n’a aucun sens et va à l’encontre de leur fonction même ! On ne
veut pas voir un résumé du film, on en
veut un bref aperçu. Contrairement à l’élève qui lit sournoisement le
résumé du Père Goriot pour ne pas avoir à se farcir le livre entier, le
spectateur qui regarde une bande-annonce va potentiellement choisir
d’aller voir le film !
Est-il donc impossible de nos jours de trouver une bande-annonce pudique d’une trentaine
de secondes qui en dévoile un peu mais pas trop, juste de quoi vous
mettre l’eau à la bouche ?
On arrivait déjà
en 30 secondes à épuiser tous les gags d’une comédie raté, le
suspens d’un mauvais thriller et l’intrigue d’un navet. Mais
alors avec deux, voire parfois même TROIS minutes, plus aucun film ne résiste à l’épreuve !
Enfin aucun, c’est
sans compter sur les films type James Bond dont la bande annonce
contient toujours les éléments classiques d’une recette bien
connue : explosion – baston – roulage de patin – course
poursuite – explosion, mais dont on ne se lasse pas et qui ne sont
jamais sans réserver quelques surprises.
À côté de cela, il existe encore quelques irréductibles gaulois qui arrivent à feinter le public en beauté pendant plus de 2 minutes, et là je dis chapeau bas.
Je
pense notamment à Gone Girl, dont la bande-annonce nous donne
l’illusion d’avoir complètement cerné la trajectoire du film
alors qu’en fait pas du tout.
Mais les exemples
sont rares. Ainsi, pour ne pas prendre de risque, j’ai récemment
résolu d’appliquer une méthode de section des bandes-annonces
après environ 30 secondes. Je coupe net quoi qu’il
arrive, même si je suis encore sceptique ou
indécise. Pourquoi tant de brutalité me demanderez-vous ? Eh bien aux grands maux les grands remèdes, c’est la seule solution que j’ai trouvée pour préserver un
tant soit peu le mystère. Et je m’en
félicite car cette ruse a été salvatrice pour Sicario.
Une autre technique, plus extrême, consiste à refuser tout bonnement de regarder la
moindre bande-annonce, quelle que soit sa durée, et aller voir le
film à l’aveuglette.
Même si je
comprends cette préférence, cette méthode n’est pour moi pas
concevable.
D’une part elle
n’est pas sans risque. La bande-annonce me permet quand même de
filtrer bon nombre de déchets car je suis de ceux qui se fient à
leur instinct et ne consultent que rarement les critiques pour
choisir un film (quelle ironie, n'est-ce pas ?).
D’autre part,
regarder les bandes-annonces a pour moi toujours été un véritable
plaisir à tel point que je fais (ou du moins faisais) en sorte d’arriver au cinéma
parfaitement à l’heure pour ne pas les rater,
quitte à me farcir également 20 minutes de pub au passage.
Je suis donc bien en
peine de ne plus pouvoir savourer cet instant en toute sérénité.
En arriver à redouter les bandes-annonces c'est quand même dommage non ?
3 commentaires:
J'adopte la deuxième technique : pas de bande annonce. Par contre, je me fie aux conseils de mon entourage et je vais rarement voir un film que personne ne m'a conseillé à moins que je sois une fan inconditionnelle du réalisateur (Big up Woody) ou qu'il s'agisse de la suite d'un film que j'ai adoré.
Cette technique a bien souvent été payante ; je n'ai presque jamais été déçue !
Ah ! Oui moi aussi je prends en compte les conseils de l'entourage.
Les gens disent oui, mais non !
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