dimanche 8 novembre 2015

Je ne m’énerve pas...


Peut-être avez-vous constaté, vous aussi, une tendance prononcée à la bande-annonce d’un quart d’heure (attention légère exagération). Je ne parle pas là du créneau dédié aux bandes-annonces dans leur ensemble mais bien de la durée de la bande-annonce elle-même qui est progressivement passée ces dernières années de quelques secondes à quelques MINUTES.

Que les films passent d’une heure et demi à trois heures, je n'y vois pas d'objection (sauf s'il s’agit de 3 heures de souffrance). Mais un tel allongement pour les bandes-annonces n’a aucun sens et va à l’encontre de leur fonction même ! On ne veut pas voir un résumé du film, on en veut un bref aperçu. Contrairement à l’élève qui lit sournoisement le résumé du Père Goriot pour ne pas avoir à se farcir le livre entier, le spectateur qui regarde une bande-annonce va potentiellement choisir d’aller voir le film !

Est-il donc impossible de nos jours de trouver une bande-annonce pudique d’une trentaine de secondes qui en dévoile un peu mais pas trop, juste de quoi vous mettre l’eau à la bouche ?

On arrivait déjà en 30 secondes à épuiser tous les gags d’une comédie raté, le suspens d’un mauvais thriller et l’intrigue d’un navet. Mais alors avec deux, voire parfois même TROIS minutes, plus aucun film ne résiste à l’épreuve !

Enfin aucun, c’est sans compter sur les films type James Bond dont la bande annonce contient toujours les éléments classiques d’une recette bien connue : explosion – baston – roulage de patin – course poursuite – explosion, mais dont on ne se lasse pas et qui ne sont jamais sans réserver quelques surprises.

À côté de cela, il existe encore quelques irréductibles gaulois qui arrivent à feinter le public en beauté pendant plus de 2 minutes, et là je dis chapeau bas.


Je pense notamment à Gone Girl, dont la bande-annonce nous donne l’illusion d’avoir complètement cerné la trajectoire du film alors qu’en fait pas du tout. 

Mais les exemples sont rares. Ainsi, pour ne pas prendre de risque, j’ai récemment résolu d’appliquer une méthode de section des bandes-annonces après environ 30 secondes. Je coupe net quoi qu’il arrive, même si je suis encore sceptique ou indécise. Pourquoi tant de brutalité me demanderez-vous ? Eh bien aux grands maux les grands remèdes, c’est la seule solution que j’ai trouvée pour préserver un tant soit peu le mystère. Et je m’en félicite car cette ruse a été salvatrice pour Sicario.

Une autre technique, plus extrême, consiste à refuser tout bonnement de regarder la moindre bande-annonce, quelle que soit sa durée, et aller voir le film à l’aveuglette.
Même si je comprends cette préférence, cette méthode n’est pour moi pas concevable.
D’une part elle n’est pas sans risque. La bande-annonce me permet quand même de filtrer bon nombre de déchets car je suis de ceux qui se fient à leur instinct et ne consultent que rarement les critiques pour choisir un film (quelle ironie, n'est-ce pas ?).
D’autre part, regarder les bandes-annonces a pour moi toujours été un véritable plaisir à tel point que je fais (ou du moins faisais) en sorte d’arriver au cinéma parfaitement à l’heure pour ne pas les rater, quitte à me farcir également 20 minutes de pub au passage.
Je suis donc bien en peine de ne plus pouvoir savourer cet instant en toute sérénité.

En arriver à redouter les bandes-annonces c'est quand même dommage non ?

3 commentaires:

Manon Pedro a dit…

J'adopte la deuxième technique : pas de bande annonce. Par contre, je me fie aux conseils de mon entourage et je vais rarement voir un film que personne ne m'a conseillé à moins que je sois une fan inconditionnelle du réalisateur (Big up Woody) ou qu'il s'agisse de la suite d'un film que j'ai adoré.

Cette technique a bien souvent été payante ; je n'ai presque jamais été déçue !

MGnial a dit…

Ah ! Oui moi aussi je prends en compte les conseils de l'entourage.

Unknown a dit…

Les gens disent oui, mais non !