Avec la sortie
récente
de Suffragette et de He named me Malala (Il m’a
appelée Malala), le féminisme a le vent en poupe ces derniers
temps !
Suffragette nous
rappelle la situation des femmes en Angleterre au début du 20e
siècle et la violente lutte par laquelle il leur a fallu passer pour
obtenir le droit de vote.
Réalisé par Sarah Gavron, le film est marquant
et son casting envoie du lourd.
Soyons clairs, si
vous alliez voir Suffragette pour Meryl Streep vous allez être
déçus. Non pas par sa performance mais du fait qu’elle n’y
apparaît que quelques minutes à peine. Mais consolez-vous,
les autres actrices (Helena Bonham Carter, Anne-Marie Duff, Carey
Mulligan…) sont toutes formidables et émouvantes.
Au-delà d’une
simple leçon d’histoire, le film nous projette dans la vie d’une
famille de l’époque et ne se limite donc pas à la question du
droit de vote des femmes, acquis progressivement en Angleterre à
partir de 1918. Car comme vous le savez peut-être, autrefois la
vie des femmes, en Angleterre comme en France, était régie par leur mari que la loi (française du moins) établissait officiellement comme le chef de famille. À ce titre, celui-ci détenait l'autorité sur la famille, femme et enfants, et contrôlait seul le patrimoine du ménage (argent, logement, et tout ce qui s'en suit).
Pour couronner le tout, il était impossible
d’obtenir un divorce et de se délivrer ainsi de l'emprise de son mari. Ambiance.
Alors tout cela est
naturellement révoltant sur le principe mais on ne se représente
pas nécessairement l’impact concret de ces dispositions dans la vie quotidienne et notamment sur la perception qu’a une femme de sa vie,
de son avenir et de sa place dans la société.
Suffragette vous
plonge dans la peau de ces femmes et vous offre cette vision peu
reluisante de ce qu'était notre société il n'y a pas si longtemps. Et ça fait un choc, même lorsque l’on connaît la théorie.
Si tous ces
problèmes nous paraissent aujourd’hui lointains et presque
surréalistes, n’oublions pas que l’égalité homme-femme est
encore loin d’être acquise en France, en Angleterre et dans bien d’autres pays.
Meryl
Streep lors du discours de Patricia Arquette en faveur de l'égalité des
salaires à la cérémonie des Oscars 2015.
Dans certains, il reste énormément (voire tout) à faire. He named me Malala nous donne l'exemple du Pakistan où il ne fait actuellement pas forcément bon vivre lorsque l'on est une femme.
He named me Malala
revient sur le destin incroyable de Malala, prix Nobel de la paix à 17 ans, qui promeut la scolarisation des jeunes filles dans le monde, après que des
talibans lui ont tiré dessus pour s’être battue pour aller à
l’école dans son propre pays, le Pakistan. Oui, rien que ça.
Alors
attention, c’est un documentaire. Et je ne vous cacherai pas
que j’ai trouvé les premières 10-15 minutes assez laborieuses.
Mais j’ai finalement été emportée et profondément
touchée par l’histoire.
Le film est
évidemment intéressant pour son message d’égalité et son
véritable plaidoyer pour l’éducation. Mais il nous raconte
également comment le village natal de Malala, Mingora, a été
ravagé par les talibans qui y ont progressivement pris le pouvoir, détruisant entre autre les écoles, tuant sans
merci, inspirant la crainte, oppressant
chaque jour un peu plus le peuple et lui ôtant tout espoir de
bonheur et de liberté.
Paradoxalement, au
travers de Malala et de sa famille, le film montre une image très
pacifique de la religion musulmane, ce qui ne fait pas de mal par les
temps qui courent.
Certains passages sont dessinés, ce qui ajoute une touche de douceur et de poésie assez bienvenue.
On en ressort malgré
tout assez pessimiste car si Malala a survécu et se bat encore,
c’est en dehors de son pays, qu’elle a dû fuir pour sa survie et dont elle semble recevoir un soutien assez mitigé.
La situation paraît donc assez désespérée pour qui reste sur place.
Malala nous donne tout de même une belle leçon d’opiniâtreté et porte un message de paix qui je l'espère touche aussi les habitants du Pakistan.
En conclusion, je vous recommande de regarder et faire connaître ces deux films aux
héroïnes courageuses et déterminées qui se battent au péril de leur vie pour faire
entendre leurs droits.